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"Pointillisme"?

Le mouvement

le divisionnisme 

Le mouvement 

Artistes importants:

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Georges SEURAT

Henri-Edmond CROSS

Camille PISSARRO

Maximilien LUCE

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En collaboration avec Georges Seurat, Signac a contribué à développer le “pointillisme”; quand nous voyons leurs tableaux, nous voyons la touche de l'artiste en forme de point. Néanmoins il sera préféré le terme divisionnisme. En effet, dès le début de son ouvrage D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme aux allures de manifeste, l'artiste affirme:

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"Croire que les néo-impressionnistes sont des peintres qui couvrent leurs toiles de petits points multicolores est une erreur assez répandue. Nous le démontrerons plus tard, mais affirmons-le dès maintenant, que ce médiocre procédé de point n'a rien de commun avec l'esthétique des peintres que nous défendons ici, ni avec la technique de la division qu'ils emploient.

Le néo-impressionnisme ne pointille pas, mais divise." 1

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Les divisionnistes utilisent en effet une touche plus large qui s'éloigne du point. 

C’est Georges Seurat l’instaurateur de la technique néo-impressionniste de la division de la touche avec sa toile Un dimanche à la Grande-Jatte. Félix Fénéon, un critique d’art, se pose immédiatement comme l'ardent défenseur de cette nouvelle peinture. C'est lui qui, dans un article paru dans la revue bruxelloise L'Art moderne le 19 septembre 1886, utilise pour la première fois le terme de "néo-impressionnisme". La méthode se développe pour constituer celle qualifiée aujourd’hui de néo-impressionniste. Signac élargit ensuite ses touches et s’éloigne de la technique stricte de  Seurat. En effet, Signac fait le constat d’un problème : la touche est identique quel que soit le format du tableau, plus le tableau est grand plus il exige du recul et l'autonomie des couleurs à tendance à s'estomper et les couleurs prennent un effet grisâtre. Il propose une technique d'élargissement et de la mise au point de la touche en fonction du tableau. Le mouvement néo-impressionniste est donc aujourd’hui divisé en deux temps, Seurat incarnant la première phase pointilliste, et Signac la seconde phase divisionniste. Le Néo-impressionnisme est néanmoins durement remis en cause à la mort de Seurat, et c’est l’une des raisons qui a motivé Signac à écrire D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. Il inscrit ainsi le mouvement dans l'histoire de l'art en se plaçant comme l'héritier de Delacroix et des impressionnistes.

 1 Paul Signac, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, Hermann, 2014 p. 35

Georges Seurat, Un dimanche à la Grande Jatte, 1884, huile sur toile, 207,5 x 308,1 cm, Chicago, Art Institute of Chicago © twGyqq52R-lYpA sur l’Institut culturel Google

Cette oeuvre est considérée comme l'acte fondateur du mouvement et comme la première oeuvre utilisant la technique néo-impressionniste de la division des touches et du mélange optique. On constate un aplatissement des figures qui sont comme des spectres hiératiques (les femmes semblent flotter par l’absence de pieds). La retranscription scientifique aboutit à une atmosphère étrange malgré l'univers identifiable de la société des loisirs. 

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Paul Signac, Au temps d'harmonie, 1893, huile sur toile, 300 x 400 cm, Montreuil, Mairie de Montreuil (© photo J. L. Tabuteau)

Le terme d'harmonie s'est imposé pour le titre lorsque l'oeuvre a été exposé au Salon des Indépendants en 1895, le but était calmer les inquiétudes, la période étant troublée par différents attentats terroristes comme celui du président Sadi Carnot le 24 juin 1894.

Le terme initial d'anarchie nous évoque le chaos, mais chez Signac il signifie plutôt un idéal: celui d'une société libre et pacifique en harmonie avec la nature, qui laisse une part égale aux loisirs et au travail, avec un ordre social égalitaire et anti-autoritaire. Cette oeuvre est un tableau-manifeste où l’activité artistique peut participer à cette utopie puisqu'elle la représente.

Quelques artistes néo-impressionnistes

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Camille Pissaro:

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Dès le début du mouvement, l'artiste est séduit par la technique néo-impressionniste, mais il en a une approche personnelle avec une touche en petits traits fins plutôt qu'en points, préférant aller vers un compromis qui éviterait une fragmentation trop importante de la touche.

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Henri-Edmond Cross:

D'abord naturaliste, Henri-Edmond Cross se lie d'amitié avec les peintres néo-impressionnistes dont il partage les convictions anarchistes mais il adopte la technique divisionniste qu'en 1891 avec Signac. On a beaucoup réduit la technique des néo-impressionnistes à la technique du mélange optique, mais une des principales conséquences d'une touche régulière est d'affirmer la planéité de la surface picturale, comme nous pouvons particulièrement bien le voir avec l'oeuvre Les Iles d'or.

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Henri Matisse:

Matisse a expérimenté la technique néo-impressionniste auprès de Signac, il l'aurait abandonné (comme Camille Pissarro) car elle serait trop dogmatique. Luxe, Calme et volupté est un des exemples les plus célèbres. Les couleurs commencent à prendre le dessus sur la représentation; ce sont les premiers pas du fauvisme.

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Maximilien Luce:

L'artiste commence à peindre des oeuvres de facture divisionniste en 1885. Lorsque les néo-impressionnistes se réunissent pour la première fois au Salon des indépendants, il présente sept oeuvres divisionnistes. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance de Signac. Il peint le monde qui lui est contemporain et la technique lui permet notamment de donner une sensibilité étonnante aux couleurs du monde ouvrier représenté. 

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Camille Pissarro, Jeune paysanne faisant du feu. Gelée blanche, 1887, huile sur toile,  92,8 x 92,5 cm, Paris, Musée d'Orsay (© Musée d'Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt)

Henri-Edmond Cross, Les îles d'or, 1891, huile sur toile, 59 x 54 cm, Paris, Musée d'Orsay. © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / DR

Henri Matisse, Luxe, Calme et Volupté, 1904, huile sur toile,  98, 5 x 118, 5 cm, Paris, Musée d'Orsay (© Succession H. Matisse)

Maximilien Luce, Le Café, 1893, huile sur toile, 81 × 65,2 cm, Collection particulière © ADAGP, Paris 2010

Sources

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  • SIGNAC Paul, D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, Hermann, 2014

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